D’expérience, il n’y aucun mystère dans une technique d’observation comme la tensiométrie. Rien ne résiste à une bonne observation du sol.

Pour résumer, un opérateur utilise un équipement pour mesurer un phénomène physique dans un sol donné.

En cas de problème réel ou supposé, on pense souvent au matériel en premier. Ça peut venir également de son utilisation, du sol observé ou de l’opérateur.

Réponses à quelques questions courantes :

En premier lieu, la tensiométrie peut se pratiquer à 4 niveaux techniques distincts : simple observation, aide à la décision, outil de pilotage et smart irrigation.

L’aide à la décision et le Pilotage permettent de prendre de bonnes décisions d’irrigation, à condition de respecter les règles de choix de parcelle, de positionnements dans la parcelle, de répétitions afin que les mesures soient statistiquement représentatives de la parcelle, pour aller au delà d’observations isolées. Basées sur des relevés réguliers pour voir l’évolution des tensions.

À ces conditions, les seuils de déclenchement, fonction de la culture et du type de sol, sont bien documentés et transparents. Nous consulter si besoin en renseignant le formulaire de contact.

À défaut, utilisez les valeurs tensiométriques universelles suivantes, comme lignes directrices des observations.

0 à 10 centibars = sol saturé

10 à 20 centibars = sol ressuyé ou capacité au champ ou le maximum d’eau retenue, sans percoler. Le sol est humide, les sables grossiers ont commencé à perdre de l’eau.

20 à 50 centibars = confort hydrique.

50 à 100 centibars = gamme habituelle dans laquelle on retrouve les seuils de nombreuses méthodes de pilotage.

100 à 200 centibars = le sol devient dangereusement sec pour une production maximale.

La vitesse de montée en tension ou pente de la courbe tensiométrique est également importante, en plus de la valeur absolue. Une lente évolution vers le haut montre un sol qui s’assèche lentement, ou vers le bas, qui se réhumecte lentement. Une forte pente montre un sol qui perd son eau rapidement. On prévoit « Quand irriguer » en anticipant l’arrivée de la courbe à son seuil.

Nous constatons souvent au début de nos conseils que le fonctionnement réél du sol est assez éloigné de ce que l’irrigant imagine.
Notamment : la vitesse de déplacement de l’eau dans le sol est de l’ordre de 1 à 3 cm par heure. On peut même ne constater aucun mouvement dans certains sols destructurés (tassement, battance).
Côté observateur : la comparaison avec quelle type d’information amène un doute ?
Si l’irrigant pose son matériel, il existe des situations pouvant entraîner des lectures incorrectes.
Côté matériel : les différentes sondes tensiométriques à même profondeur, donnent-elles les mêmes tendances ?
Une sonde tensiométrique sur une position peut avoir un problème. Le même problème sur les 3 répétitions est moins probable.
Les 3 positions minimum révèlent l’hétérogénéité de l’eau dans un sol irrigué, hétérogénéité qui augmente quand le sol sèche et augmente davantage quand on irrigue et qui se réduit quand il pleut et que le sol est humide.
La technique permet d’observer cette réalité et de prend ses décisions sur les médianes.

Les sondes tensiométriques ont-elles dépassé leur durée de vie utile ? Le graphique montre-t-il une correcte aux pluies, aux irrigations, à la dessication ?
Côté sol : si les sondes tensiométriques réagissent très peu aux changements attendus de l’humidité du sol, il faut s’intéresser au sol et revoir les conseils de pose. Si le contact avec le sol n’a pas été respecté, il faut les ré-installer.
Comme tout capteur dans le sol, la sonde tensiométrique WATERMARK dépend d’un lien étroit pour s’équilibrer avec le sol (revoir les conseils de pose).

Les sondes tensiométriques sont-elles dans la zone active de l’enracinement ? En goutte-à-goutte, quelle est la distance gouttage-sonde, poser des sondes proche du goutteur n’a que peu d’intéret.
Quelle est la nature du sol et du sous-sol ? Les sols lourds peuvent se rétracter lorsqu’ils deviennent très secs.

Côté sol, on peut être confronté à un défaut de drainage du sol ou sous-sol. La tarière va lever le doute.
Coté opérateur, la plupart du temps, on met en évidence un sol est bel et bien saturé, par sur-irrigation. La sur-irrigation est très fréquente, notamment en goutte-à-goutte, par manque d’information et par souci sécuritaire.
Côté matériel, une lecture constante « 0 » peut indiquer un court-circuit. Sur un pack, vérifier l’intégrité du câblage . Sur un boitier manuel, le câble peut se rompre à la longue, s’il n’est pas démonté, à force d’être plié. Pour lever le doute, lorsque les 2 pinces crocco ne se touchent pas, on doit lire 199.

Côté sol : quand le sol sèche et désamorce, il n’est plus capable d’absorber ni déplacer l’eau. Les précipitations ont peu ou pas d’effet sur le sol.

Côté observateur : le phénomène s’installe progressivement, il est donc assez facile à diagnostiquer. La réhumectation d’un sol désamorcé peut prendre des jours , des semaines, voire des mois dans certains cas de sols lents. La pente n’arrange rien, seules des pluies douces de faible intensité (< 1mm/h) sont alors efficaces, à la longue.

Côté matériel : des fils peuvent être coupés et provoquer soudainement une lecture max à 254 cb, facile à diagnostiquer. Vérifier l’intégrité de l’installation.